Soleil

Diémo Schwarz : électronique
Pauline Colemard : danse
Xavier Quérel : création images 16mm
Guylaine Cosseron : voix


Soleil est un spectacle pluri-disciplinaire alliant l’art plastique, la danse, la musique et la poésie, une quête vers le moi idéal représenté par la lumière. C’est l’espace d’entre, l’interstice, la faille dans laquelle peut s’inscrire une nouvelle relation avec ce qui compose le monde.

teaser : https://youtu.be/eGkZs3JxfyI

La durée est donc la mutation permanente de l’être, l’accumulation du passé dans l’avenir qui vient densifier le présent et nous pousse vers cet idéal de soi, un état intérieur, ce soleil idéalisé.

Soleil est une proposition sur un être en quête d’un lieu, ce lieu n’a peut-être jamais existé, peut-être l’abrite-t-il en lui-même dans un recoin de sa mémoire. C’est donc ce que l’on appelle une utopie, un non-lieu. Il est traversé par des états qui se manifestent dans différentes physicalités, comme autant de couches dont il aura à se délester avant de pouvoir se mouvoir et exister, c’est-à dire se tenir hors de soi et agir en pleine conscience.


Soleil est une exploration de différentes strates physiques, émotionnelles, imaginaires qui composent un corps traversé par des ruptures, des accidents, des détours mais qui ne renonce jamais. Il se construit dans la durée de façon parcellaire et hétérogène, dans une patience et une attention toujours renouvelée, comme autant de pas en direction de l’effort d’être, vers l’état désiré du lâcher prise, du lumineux bonheur d’être enfin soi. Les œuvres du peintre norvégien Edvard Munch célèbrent les « forces éternelles de la vie ».



Si Le Cri, tableau mondialement connu, a pour thème le côté sombre de l’existence humaine, son chef-d’œuvre intitulé « Le Soleil » exprime sa fascination pour la lumière, source de toute vie.
Le lever de soleil au-dessus d’un fjord à Kragerø au mois de décembre baigne les vagues de l’océan, les roches nues de la côte et l’étroite bande verte qui sépare la terre et la mer d’une lumière étincelante. Une ligne droite finement tracée sépare l’eau et le ciel. Le soleil est omniprésent. Sa luminosité transcende l’ensemble.

Les ombres portées sont riches d’associations, permettant allégories et métaphores. L’ombre portée d’un évènement ou d’une pratique passée désigne ainsi couramment ses répercussions.
Dans l’allégorie de la caverne de Platon, les ombres représentent la connaissance imparfaite que les habitants du souterrain ont du monde extérieur.


Dans le théâtre d’ombres, le spectateur voit les ombres portées d’objets intercalés entre la lumière et un écran. L’expression « théâtre d’ombres » est aussi une métaphore courante pour désigner un simulacre.

Par ailleurs Junchiro Tanazaki dans son ouvrage « l’éloge de l’ombre » défend une esthétique de la pénombre en réaction à l’esthétique occidentale où tout est éclairé, s’employant à comparer divers usages de la lumière et de l’éclairage (des lieux d’aisances, par exemple) chez les Japonais et les Occidentaux. Il souligne en particulier l’importance du Tokonoma (petite alcôve au plancher surélevé) dans ce jeu du clair-obscur.

Si Guylaine et Diemo évoluent depuis de nombreuses années dans le réseau de la poésie sonore et des musiques expérimentales, ils n’ont jamais rompu avec la danse et les arts plastiques. L’envie de rassembler toutes ces expériences les a réunis autour de l’idée d’un nouveau projet.

Les improvisations de Guylaine seront dépouillées autant que possible, pour ne garder que l’essentiel, mais les idées resteront authentiques et originales. Propre à leur sensibilité, ensemble une musique nouvelle est conçue pour accueillir le texte dit ou chanté, la danse et la projection d’images.

Les musiciens proposent à un large public une musique qui utilise des codes actuels et dominants, tout en apportant leur touche personnelle et cela grâce aussi aux deux artistes Pauline Colemard et Xavier Quérel.

Xavier Quérel avec son projecteur 16 mm travaille la pellicule. Devant est placé un écran face au public qui reçoit la lumière qui évolue. Xavier travaille la pellicule en la déformant, la brûlant. De chaque côté du plasticien la chanteuse, récitante et le guitariste jouent avec le son du projecteur et le rythme qu’il émet.

Devant Pauline, éclairée par cette lumière joue avec elle, travaille les ombres et crée un personnage en lien avec le texte lu et le thème de la pièce. Les textes choisis traiteront de ce soleil intérieur idéalisé, nous pensons à des extraits de poèmes contemporains.

La danseuset et le projectionniste , à tour de rôle, seront maîtres des ombres et de la lumière grâce à des lampes et projecteurs situés sur le plateau.

Ce projet pluri-disciplinaire est proposé à la fois dans les salles de musique, théâtre, danse ainsi que dans les médiathèques, artothèques, musées ou galerie d’art et même en extérieur.